Les évènements s’étiraient dans une brume épaisse, immuable, comme si la mer refusait de révéler ce qu’elle savait. Dans la station d’Égremont, l’opérateur n’était plus qu’un fragment d’ombre parmi les dispositifs. Les messages continuaient de faire du chemin par l’ancienne ligne immergée, généreusement à la même heure, vivement porteurs d’un appellation, de chiffres, d’un sujet. La voyance par téléphone ne faiblissait pas. Elle se répétait, mécanique et inhumaine, par exemple dictée par un code oublié. Un vieux carnet, noirci d’encre, rassemblait toutes les transmissions. Chaque rubrique était le reflet d’une intimidation silencieuse. Il constata qu’après chaque prédiction non divulguée, les ports restaient intacts. Il comprenait sans délai que la voyance au téléphone suivait une sagesse sacrificielle. Ce n’était pas l’avenir qui se déchaînait, mais la réponse humaine qui provoquait la infamies. Une nuit, un appel différent s’imposa. La voix, distordue comme soufflée via l’eau, énonça un pseudonyme. Ce n’était pas un lieu, mais une personne. Son privée dénomination. Le frisson qui parcourut son échine a été glacial. La voyance par téléphone avait franchi un frontière. Elle ne se contentait plus de cartographier les côtes. Elle pénétrait dans l’intimité des vivants. Il s'aperçut que le bateau émetteur, imperceptible et introuvable, le désignait à l'heure actuelle. Non à savoir interlocuteur neutre, mais à savoir pourquoi central. Une anneau s’était refermée autour de lui. Le carnet vibrait presque entre ses doigt. Chaque phrase notée semblait l’observer. Il avait réceptif une avenues de transmission que plus rien ne pouvait interrompre. À l’aube, auxerre voisin disparut nonobstant son silence. Aucune alerte n’avait existé lancée. La voyance au téléphone avait changé de accoutumance. L’absence d’action n'était plus une plaidoyer. Le message avait compté émis. C’était suffisant. Il réalisa que le équipe sous-marin, vestige d’une technologie mêlée au surnaturel, avait s'étant rencontré activé largement au-delà de toute histoire humaine. Le bateau démon n’était plus un émetteur indolent. Il devenait un juge, avançant de port en port, d’âme en pensée, regardant le macrocosme comme un texte à bien réécrire ligne par ligne. Et l’opérateur, singulier aide de cette voyance par téléphone, était dès maintenant pris dans la marée lente d’un protocole dicté par les noyés, transmis sans erreur depuis le fond des âges.
